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Le Magasin Des Désirs Du Coeur 8
--> Un Nouvel Épisode De Notre Feuilleton
Le Magasin des Désirs du Coeur
ou
Divers Fragments d'un Journal en Miettes-8


23 octobre 1998

Je présente d'abord mes salutations bienveillantes à tous et à toutes (ceux qui restent en tous les cas) . Car on continue à bien sortir de L'APAQ par la porte et les fenêtres, semble-t-il. Pour diverses, et parfois, excellentes raisons souvent... (La vie est ainsi faite, pleine d'imprévus... ) Même si cela peut être bieb regretable alors... D'ailleurs, vous avez d'ailleurs bien failli me perdre moi-aussi... J'ai bien pesé cela et tourné la question en tous sens ce dernier mois, ai successivement décidé d'arrêter, de poursuivre en me taisant pratiquement et, enfin, d'essayer vraiment pendant encore au moins une année parce que les buts initiaux de notre publication demeurent toujours fort louables et intéressants, que j'ai encore envie d'avoir de vos nouvelles, de parler, ou plutôt d'échanger ainsi, par écrit, avec chacun de vous, parce que l'on trouve toujours un minimum de choses intéressantes dans nos pages, et peut-être aussi parce que je n'aime pas faire comme tout le monde et quitter rapidement les bateaux qui font (Bien temporairement ? ) légèrement eau...

Je donnais, dans ma précédente contribution, les avis et raisons de quelques personnes (dont certaines sont parties depuis... ) sur le fait de quitter, tous sont bien différents, et pas nécessairement les miens. Mais je continue également à penser, surtout au vu des récents départs et événements, qu'il y a là matière à une sérieuse et profonde réflexion, voire à une bien solide remise en question. Une réponse à la plus jeune d'en nous va être l'occasion pour moi de développer et d'éclairer un tout petit peu ma position personnelle sur le sujet. D'abord,j'ai apprécié votre citation Carollienne, ma chère. Ensuite, je vous remercie de consacrer autant de pouces carrés de vos pages à me répondre.

Il me faut donc être ici plus précis. C'est d'accord.

J'ai eu plus d'une fois l'occasion de prendre connaissance de L'APAQ avant d'y entrer officiellement:différentes personnes m'en ayant envoyé trois ou quatre numéros au cours des ans, dont un dès les tout débuts, dans l'espoir, maintes fois proclamé, de m'attirer et me faire participer à la chose. (Tout le monde ici connaît bien notre mode de recrutement et de fonctionement pour cette publication, cet organe d'échange et de discussions diverses à plusieurs... ) C'était flatteur pour moi: tous ces gens trouvaient visiblement que j'avais ma place là, que j'apporterais une contribution susceptible d'intéresser un minimum de personnes. Donc, je connais L'APAQ depuis bien plus longtemps que mes "sept contributions" et suis, en quelque sorte,à même de faire parfois quelques comparaisons utiles et édifiantes. Il y a vraiment eu des changements, de ton et surtout de contenu. Evidemment, une publication comme la nôtre se doit de changer, d'évoluer, c'est un des intérêts de la chose. Mais si ces changements semblent faire disparaître une bonne partie des raisons pour lesquelles on y participe (sans vouloir en rien diminuer les qualités des participations que l'on peut y lire en ce moment), on est alors bien en droit de remettre sa propre participation en question. Ce que plusieurs ont donc fait, dont moi-même. En effet, examinons un peu la situation. Bien des gens sont partis, dont cet excellet ami de Hull (Que je regrette vraiment beaucoup... Qui nous fera rire maintenant, quinous contera toutes ces histoires invraisemblables et pourtant bien vraies et authentiques? L'autobiographie comme Grand Art... Surtout que l'on ne s'écrit pas assez souvent lui et moi... ) , comme d'autres, dont la lecture des contributions était un des "hightlights" de notre spectacle collectif.Un autre de nous réserve maintenant ses pensées et ses articles les plus profonds, recherchés et structurés pour Solaris, et c'est bien tant mieux pour lui, et pour le plus grand nombre, mais il ne nous a tout de même pas abandonné et sa présence est toujours gratifiante et appréciée. Reste que L'APAQ en est sortie quelque peu diminuée. Notre autre artiste de l'autobiographie plus qu'intéressante se fait presque rare maintenant, (Que vous arrive-t-il donc, en ce jours, mon cher? ) , notre plus Grand Érudit en SF (Dont les articles instructifs et passionnants me manquent terriblement) ,et d'autres encore, se taisent pratiquement depuis un ou deux livraisons... Evidemment, il y a eu une arrivée récente,pleine de promesses et de potentiel, et il y a aussi encore un petit jeune nouveau enthousiaste de plus, tout frais émergeant du fanzinat, bien entendu, qui ne donne pas sa place lui non plus, mais il reste que l'on a plus perdu de gens que l'on en gagnés, en nombre, au moins, ces derniers mois...

Donc, que peut-on faire à ce propos (s'il y a quelque chose à faire, bien entendu) ?

Enclencher une campagne de recrutement intensif? Peut-être bien...

Il est vrai que la plupart des séries de télé américaines, comme pour de nombreux d'entre nous, me laissent, en général, en fait, le plus souvent passablement indifférent, quand ce n'est pas furieux ou stupéfait devant tant de médiocrité à gros moyens. J'ai beau essayer, cela ne me dit rien. Et pour le film X-Files..., franchement! Gros budget, quelques bons effets, photographié de manière parfois compétente.. Mais l'abeille qui reste sans bouger cachée dans le col de Scully presque tout un jour, et l'autre qui encaisse une balle en pleine tête tirée à bout portant qui dévie sur son crâne et lui permet tout de même de bien joyeusement caracoler quelques heures plus tard comme si de rien était! C'est franchement trop pour ma "volontary suspension of disbelief" . Le reste, c'est, pou moi, essentiellemnt de la mauvaise copie de certains bouts de différents autres films et du contenu du National Inquirer. J'ai failli me lever et quitter la salle à plusieurs reprises. Il ne suffit pas de multiplier clins d’œil, allusions et private jokes pour véritablement faire un film et progresser une histoire. Carter se fout du monde dans la plus grande arnaque médiatique de notre temps! C'est aussi un important phénomène sociologique et psychologique occidental, étonnant, révélateur et autant inquiétant qu'il est possible en cette fin de siècle, je vous l'accorde bien volontiers. Ou une émanation, une sublimation du millénariste ambiant. On me permettra tout de même de conseiller plutôt la vision de cette ébouriffante et très intéressante série danoise qu'est Le Royaume de Lars Von Triers (L'Ascenseur, Braking the Waves, tous films plus ou moins Fantastiques) , que l'on peut qualifier de Docteur Kildare speedé on acid et qui constitue un véritable catalogue des différents thèmes du Fantastique, un festival d'humour noir et de critique sociale, et surtout nous offre quelque chose de qualité et de différent, enfin! Je suis d'accord que cela a ses défauts (et parfois non des moindres, dont une certaine prétention) : manque de budget, filmé un peu approximativement parfois, avec une maladresse voulue ou imposée par les conditions de tournage jusqu'à un certain point, montage en cut-up, sauts rapides et maladroits d'endroits et de situations, quelques erreurs flagrantes même, mais au moins, il y a là une histoire digne de ce nom, parfois surprenante, toujours amusante et intéressante. Et je le répète, c'est différent surtout. Pour une fois que Radio-Québec nous offre quelque chose de valable, à part quelques films de producteurs indépendants non-américains, je veux dire... A ce propos, La Prisonnière Espagnole (bien que film anglo-saxon, mais fort atypique) est à voir et revoir.

L'article de Bertonneau, finalement, sur lequel je reviens donc, le plus brièvement posible, j'en ai parlé récemment avec tant de monde (dont certains de nos amis de l'APAQ) et si souvent, et je manque tellement de temps en ce moment, que j'ai bien l'impression que je vais en rester là, désolé de frustrer les gens... Sauf pour lui répondre que, bien heureusement qu'il y a eu les femmes, le féminisme, et quelques gens aux orientations sexuelles différentes à émerger dans la SF, de même que l'arrivée et l'utilisation massives des sciences douces dans notre littérature, parce que cela faisait un certain temps déjà (de la fin des Fifties au début des Sixties, pour moi) que l'on allait bien souvent nulle part plus souvent qu'autrement. Je n'aurais peut-être pas continué à en lire aussi régulièrement sans tout cela, et l'apprécierais nettement moins. Contrairement, peut-être bien (mais je peux me tromper sur ses opinions ici) , à un auteur et critique comme Jean-Louis Trudel, je suis pas prêt à sacrifier Ballard, Dick, Priest, Ellison, Le Guin, Tiptree ou Sargent (ou encore, pour les Francophones, une Wildy Petoud... ) sur l'autel impitoyable des partisans sectaires de la présence de la science pure et dure comme presque unique mesure d'évaluation d'une Littérature, ou pour cause de présence de trop de bien compréhensibles et légitimes ambitions proprement stylistiques et littéraires. Ce que nous faisons tous là c'est, avant tout, de la Littérature pas de la Science! Et nous serions presque ridicules d'y prétendre sérieusement, je pense bien. Au mieux,on spécule, hardiment ou pas,, on utilise plus ou moins habilement, et avec plus ou moins de bonheur, la Science, ses images, ses possibilités, on vulgarise ou on instruit un peu les gens (Asimov, Clarke, Forward, Gribbin, Brin,Benford et d'autres... ) , parfois en faisant de la bien mauvaise Littérature (Je tairai charitablement tous les noms me venant tout de suite à l,esprit ici.... ) . Mais il est bien vrai que des exceptions extraordinaires, comme K. S. Robinson, arrivent à concilier excellemment et admirablement les deux talents, celui d'écrivain et de présentateur des Sciences, et ce, au plus haut niveau, et je leur réserve donc ici toute mon admiration très sincère. Robinson et son oeuvre sont pour moi, en ce moment même, la vivante, efficace et agissante des célèbres propos sur l'opposition irréconciliable des deux cultures, littéraire et scientifique, de C. P. Snow et quelques autres. Quant à votre opinion, mon cher ami, tout à fait légitime, sur Gibson, j'exprimerai ici ma très grande surprise et me porterai à sa défense, après l'avoir un peu brassé auparavant, ce qui est bien dans ma manière paradoxale, car justement, bien plus que ses thèmes, dont la nouveauté et l'intérêt sont parfois réels, mais bien relatifs, c'est justement la qualité et l'originalité de son écriture, avant tout, qui en font quelqu’un de valable, surprenant et novateur, et ce, également selon la plupart de ses lecteurs qui sont aussi des écrivains, en tous les cas. Il y a là, chez lui, de véritables tentatives, souvent réussies, d'une "écriture moderne" qui, tant dans la manière de penser, de voir, de comprendre, de sentir, de présenter que par la création de nouvelles possibilités langagières et surtout métaphoriques, arrive à peu près à rendre compte de réalités et virtualités scientifiques, sociales et psychologiques typiquement nouvelles et de notre temps. Parlez-en donc aux autres auteurs ici présents. Ma perplexité est décidément grande devant vos affirmations. En fait, il me semble bien que quelqu'un d'aussi jeune que vous est, pour otues sortes de raisons "générationeles" , encore bien plus à même d'apprécier pleinement cela, ces particulariés et caractéristiques tr`sspécifiques d'une oeuvre de SF si contemporaine et en "prise avec-sur-contre son époque" que des gens de mon âge presque canonique et vénérable.

Je suis donc bien perplexe ici, devant votre réaction à l'ouevre de Gibson.

L'expression «le sel de la Terre» est bien connue, d'origine biblique, si je me souviens bien, et c'est l'une d'entre nous qui l'avait introduite dans le débat. On pourrait dire, grosso modo, qu'il s'agit de gens qui seraient la crème de l'Humanité, le meilleur du meilleur, les plus méritants, ceux qui font réellement marcher la machine, tourner le monde et le reste, en quelque sorte. Pour une réponse plus précise et certainement plus exacte, consulter le dictionnaire le plus proche. Et je répète que mon utilisation précédente de l'expression n'était pas complètement exempte d'ironie et d'amertume, quoique peut-être trop subtilement amenés.

Je vous salue donc et vous remercie pour votre liste de films préférés.

Cher ami collecioneur de fanzines, et vous-mêmes auteur d'un des plus originales (bien que petite en format publication de ce type produite au Québec en ce moment, votre contribution presque surréaliste quoique tardive, m'a surpris, amusé et me confirme vos apparentes prédilections et vos préoccupations constantes concernant la forme plutôt que le fond. C'est là chose fort légitime, et ajoute une pièce au dossier de ce vaste débat de tous temps, mais toujours d'actualité. Quant à votre «supposé livre» qui serait récemment paru, je vous présente mes excuses pour cete annonce de parution donc prématurée en plus d'être inexacte, ainsi qu'à tous ceux que j'aurais ainsi involontairement trompé, mais j'ai fini par enfin découvrir d'où venait exactement l'erreur: la personne qui m'avait signalé cet ouvrage sur le Fantastique avait confondu votre, pourtant unique, patronyme avec celui Georges Des Meules, auteur du dit livre. Donc, tout s'explique. Et recevez donc ici mes salutations les plus aimables.

Cher autre ami et compagnon dans l'écriture aux multiples ouvragews parus, ne vous découragez pas et continuez donc à travailler avec acharnement sur votre roman quand toutes vos autres préoccupations vous en laissent le loisir. Pour le reste, vous sais comme votre sort commun à votre compagne et à vous me tient réellement à coeur et nous nous parlons ou écrivons assez souvent pour que je n'aie que peu choses à ajouter à ces quelques mots. Prenez soin l'un de l'autre. Le vent va tourner, a déjà commencé à tourner, je crois. L'essentiel, à savoir l'amour et l'écriture, sont toujours là et le reste est transitoire, superfétatoire et on peut toujours s'en passer. On se reparle des projets dont vous m'avez causé à Boréal. Je vous souhaite bonne chance à tous les deux et vous envoie mon affection.

Et toi, cher gentilhomme de Trois-Rivi`res, vraiment, vous êtes réellement extraordinaire. Vous avez écrit trois ou quatre romans et encore plus de nouvelles en un peu plus d'un an, tout ce que vous arrivez à trouver le moyen et la force d'envoyer, à vous obliger à mettre dans une enveloppe et à poster à un éditeur ou un directeur littéraire de revue et de collection, vous le vendez ou on vous le prend, et pourtant vous continuez, malgré tout, en dépit des faits et de tout bon sens raisonnable, à douter, à ne rien faire lire ou envoyer si on ne vous tord pas le bras, et également à soutenir que ce que vous faites n'est pas à la hauteur, malgré les nombreux avis contraires. Dites-le-lui, tout vous autres, qu'il est bon et qu'il devrait envoyer ses manuscrits, moi, je m'y épuise en vain... En passant, cher petit éditeur ami, aidez-moi un peu, insistez, exercez de la pression concernant le possible volume dont nous avons parlé ensembles, j'ai presque réussi à faire accepter par notre homme qui nous lit votre idée de rassembler ses courtes nouvelles pour qu'il vous les envoie comme vous le lui suggériez... Il est presque sur le point de céder, et il a même murmuré un faible « Oui, je vais le faire», uniquement téléphonique bien malheureusement, je n'ai rien d'écrit,mais c'est le moment où jamais iciÀ A part cela, moi, je veux absolument le lire l'article sur Clare Winger Harris, et tous les autres également, que vous cachez quelque part, chez ami trifluvien, alors... Voyus savez ce qu'il vous reste à faire...

Je vous salue et vous envoie toute mon amitié.

Quant à vous, homme d'Ottawa, je me suis demandé s'il fallait s'outrager de vous voir interpréter aussi erronément les sentiments de réserve que certains de nos membres peuvent peut-être bien entretenir envers, disons, la Science sans conscience ou sans sérieuse remise en question d'elle-même, par elle-même, de son statut présent et quelque peu prévilégié parfois (Note du Beaulieu contemporain : mais certes pas partout, et encore moins par tous, il y a bien ici des exemples paradoxaux et fort inquétants, de la négation de la Science, de ses méthodes, de ses résultats, et surtout des informations littéralement cruciales et vitales qu'elle nous fournit(sur le réchauffement climatique et ses multiples effets, par exemple) et ce, surtout en ce moment), ses pompes, ses méthodes et ses travers(Je ne parle bien entendu pas de promouvoir, et encore moins d'envisager ici une ignorance crasse de la Science -- du style pomotion du créationisme et refus d'enseigner la Théorie de l'Évolution)-- ou encore moins de la négation de sa valeur propre et de ses résultats, -- elle demeure tout de même notre meilleur et plus efficace outil de réelle connaissance et de compréhension du monde à date -- choses beaucoup plus inquiétantes, dangereuses et discutables, selon moi) ou plutôt, plus précisément, de l'examen attentif de certaines des applications les plus déplaisantes de ses découvertes. J'ai finalement décidé de mettre tout cela plutôt sur le compte de votre bien connue tendance à la provocation et, sorry, à une simplification parfois un rien abusive. Il me semble que, du moins dans le cas de la plupart des membres de L'APAQ, que vous confondez un peu ici l'attitude aberrante, obscurantiste et un rien nouvel-âgiste d'une partie relativement importante de la population en général visible et`bien à la mode, entre autre récemment au Québec, envers la Science, le rationalisme strict, pur et dur, la méthode scientifique, et une position de doute, également inhérente à la pensée scientifique honnête et consciente, je vous le signale, du moins, à mon avis, qui me semble relativement saine, à priori. Au moins, vous nous épargnez encore le rapprochement avec ces deux autres tristes et risibles individus qui passent indûment, depuis un moment, pour des «penseurs» dans la société québécoise, Pierre Bourgault et Jacques Languirand, surtout qu'ils vont tellement bien avec l'autre idiote "romancière invitée chez Pivot" que vous mentionnez vous-mêmes pour former un joli portrait d'une certaine forme de «pensée» québécoise. La religion obscurantiste et réactionnaire, la philosophie de bazar pour débiles et la pseudo-science, ainsi que le nationalisme, dans sa variété la plus aveugle et crétinisante. Il ne manque qu'un économiste libéralisant ou un homme d'affaires qui «a réussi», genre Péladeau, autre «penseur» célèbre et célébré pour compléter le portrait tragi-comique de «l'intelligentsia» québécoise bourgeoise et nationaliste de droite qui est très en vogue dans les grands médias en ce moment et qui tient bien fermement en mains nos destinées, l’œil toujours sur son compte en banque et l'anesthésique lénifiant toujours prêt, à portée de la« main, dans la crainte d'un bien improbable réveil ou d'un mouvement d'intelligence du troupeau aveugle (Merci Brunner! Ou plutôt son traducteur... ), tranquille, confiant et parfois tellement satisfait (fonctionnaires, haute et petite bourgeoisie) de notre population. Et je déplore un peu également cette vue l'esprit, éternellement renouvelée chez vous, qui vous fait souvent prendre votre propre subjectivité pour une mythique et bien improbable objectivité, qui fait que vous ne tenez, me semble-t-il, jamais compte de cette subjectivité si mal assumée. Vous devriez travailler un peu là-dessus, à mon humple avis.
On en a un bon exemple quand, en plus des affirmations et rapprochements discutables que je relève plus haut, vous interprètez très librement et légèrement l'avis subjectif de l'une d'entre nous à la lueur de votre propre avis, encore plus subjectif, mais presque érigé ici en vérité objective. Il s'agit bien plutôt là, comme vous l'admetez au moins une fois, tout espoir de lucidité n'est donc pas tout à fait perdu, de «ma (votre) lecture des événements qu'elle semblait rapporter». Mais vous ajoutez immédiatement: »Une consultation rapide des textes m'a permis de confirmer l'écart entre sa lecture _et ce qui avait été effectivement dit_ (C'est moi, bien entendu, qui souligne ici) , ce qui semble à tout le moins très subjectif à son tour, et même un rien paradoxal si on le compare au contenu de la phrase précédente. «Et de mon interprétation de ce qui a été effectivement dit» m'aurait semblé à la fois plus honnête et surtout plus exact et utile à la discussion. Je crois d'ailleurs que, si on demandait aux autres membres de L'APAQ ce qu'ils en pensent, on obtiendrait autant d'avis différents, nuancés ou non, subjectifs et contradictoires sur ce sujet. Et c'est bien ainsi, de mon point de vue à tout le moins. Il suffit juste d'en tenir honnêtement compte, puisqu'il s'agit bien plus ici d'opinions ou de regard personnel que de faits objectifs (Et, au fond, de telles choses existent-elles réellement, ontologiquement, si l'on veut? J'entretiens quelques doutes sérieux là-dessus... C'est vraiment trop facile, trop simple. ) très précisément. J'espère très sincèrement que ces remarques ici et ainsi exprimées ne me vaudront ni votre redoutable ironie, ni vos furieuses foudres ou vos parfois très subtils sarcasmes... Je n'ai plus vraiment de temps à perdre avec tout cela... Pour le reste, vos diverses autres affirmations, tout en restant de lecture intéressante, comme dans cet extrait: « (L'APAQ)ressemble étrangement à un échange de monologues proto-joyciens, auxquels les collègues ne prêtent l'oreille que pour un commentaire superficiel ou deux (Phrase un rien étrange et surréaliste, en passant... Et j'ai peut-être bien ici moi-même une lourde part de responsabilité dans l'usage abondant de ces monologues... ), mais très rarement pour engager la discussion ou le débat. On se demande même parfois si nous nous écoutons vraiment entre nous. » et le «Pourtant, ignorer une dimension (tout ce qui relève de la sphère techno scientifique) de notre société (J'ajouterais ici « essentielle» à «dimension»... ) qui influe tant sur elle (Et sur ceux qui y vivent... ) et la façonne en continue relève à mon avis d'une cécité intellectuelle délibérée. » ne peuvent que rencontrer ici ma sympathie et mon approbation presque sans réserves aucunes. Ce qui veut probablement dire, de votre point de vue, qu'il reste de l'espoir dans mon propre cas, si j'étais peu ou prou inclus dans les gens visés par votre charge et vos remarques... Ce qui serait une légère erreur de cible, il me semble bien.

D'ailleurs notre auteure ne dit pas autre chose, me semble-t-il, dans l'entrevue d'elle que j'ai réalisée et fait publier dans Proxima, lisez-la, publicité gratuite, quand elle répond vigoureusement à l'affirmation péremptoire de certains, intellectuels prétendument de haute volée ou imbéciles finis, parfois c'est presque la même chose, selon laquelle "le québécois n'est pas tellement concerné par la science... " Ce qui est vraiment n'importe quoi! On croirait entendre la plupart des intellectuels Français d'entre les deux guerres, et même d'après. On sait quels effets désastreux et rétrogrades, tant sur leur pensée, leur littérature et leur société que sur leur destin collectif durant tant d'années cela, cette séparationdes "deux cultures" ,«la scientifique et celle "des Humanités" , le refus d'un cerain modernisme, de ses réalités au profit d'un passé idéalisé et plus que phantasmé,«la plupart du temps, tenu pour "meilleur" , en quelque sorte, a produit: un pays du 20ème Siècle qui croyait encore vivre dans le précédent, et cultivant volontairement la conviction profonde que rien ne pourrait jamais changer cet état de chose.

À part tout cela, vous avez droit à ma considération et à mes salutations bienveillantes.

Et moi qui m'étais dit que je ferais cela court, laid-back, attentiste, et que je laisserais surtout s'exprimer les autres... Je suis inguérissable, je crois bien. Je le regrette mais je vais être obligé de faire un peu plus rapide pour à tous les autres. Je me reprendrai la prochaine fois. Du moins, je l'espère.

Chère autrejeune dame, le moins que l'on puisse dire c'est que les deux dernières pages, que j'espère un rien irréfléchies, de votre dernière contribution m'ont donné l'envie de réagir assez énergiquement. Puis je me suis dit que, étant donné votre état présent, le milieu social dont vous semblez provenir et les préjugés injustifiés dont vous semblez faire preuve envers certaines classes ou couches moins prévilégiées de notre population, il ne servirait probablement à rien de me livrer à une telle sortie qui ne modifierait ni vos convictions ni les idées fausses, me semble-t-il bien profondément enracinés en vous, précédemment mentionnés. Je me contenterai donc de vous faire remarquer ici qu'il faut, me semble-t-il, être à la fois bien jeune, bien aveugle et inconsciente de certaines dures réalités, ne pas vraiment savoir de quoi l'on parle, et surtout ne posséder qu'une bien faible expérience de la vie, des différents malheurs et de la misère humaine, pour écrire ce que vous avez écrit là et se livrer à vos généralisations et considérations diverses sur les mendiants en tous genres. Heureusement pour moi, je ne connais pas non plus cette vie, mais, croyez-moi bien, tout le monde peut un jour se retrouver, bien involontairement, dans ces mêmes conditions difficilles, y compris vous, bien entendu, et personne n'est à l'abri de cela Je vous ne le souhaite certes pas. Je vous signale aussi que dans certains pays d'Amérique Latine ou d'Asie, et ailleurs également, on a trouvé des solutions simples et drastiques aux menus désagréments que vous signalez à propos des mendiants vous importunant parfois, des solutions qui, d'ailleurs, selon leurs promoteurs, favorisent également la bonne marche harmonieuse du tourisme et du commerce, et soulage bienheureusement la conscience par trop affligée des bien nantis qui ont le malheur d'en posséder une: on emprisonne tous ces gens, on les parque ailleurs, quand on ne les fait pas tout simplement abattre comme des chiens (surtout les enfants) par des flics, des milices ou des membres du petit crime organisé, à tant par être humain abattu, car il est bien connu que le prix d'une balle et le salaire d'un tueur sauve des sommes considérables à l'état et à la société. Chacun sa manière de régler le problème, je suppose. Réfléchissez sérieusement à cela, de temps à autres, et ne répondez surtout pas trop vite: "Jamais ici! " Les Allemands disaient exactement la même chose dans les années vingt... Ceci dit, je vous souhaite bonne chance, bonne patience et bon courage avec le bébé. Il en faut considérablement, et de plus en plus au fur et à mesure qu'ils vieillissent. C'est un choix courageux, difficile et tout un engagement que vous avez pris là. Mais c'est peut-être aussi une tr`s belle source de responsabilités, de fierté, de joie et de bonheur vrai pour les années à venir que votre corps et votre ventre renferment là. C'est beau, et précieux là. Réfléchissez à cela aussi de temps en temps.

Je vous fais mes salutations, écrivain Montréalais. Essayez donc de recommencer à écrire un peu. (Note du Beaulieu contemporain. Ce fut fait, et amplement, semblet-il, ces dernières années, avec publication. Tant mieux pour l'homme en question, et ses lecteurs. ) Je reprendrais bien quelque comme, par exemple, Manuscrit Trouvé dans un Secrétaire, ou encore une oeuvre approchant cela en qualité et en puissance d'évocation. Et je vous dirais bien aussi, comme à Francine Pelletier, après la lecture de ses derniers livres, de délaisser un tant soir peu, pour un temps, le roman pour jeunes. Je sais que c'est parfois plus facile, certainement plus court et surtout plus payant. Mais quand même, je pense que... Pour le reste, on verra à l'usage, et avec le temps...

Cher Robervallis, votre force de travail, votre énergie et surtout sa dispersion dans tant de divers projets, parfois plus ou moins ludiques, ne cessent de me stupéfier, de même que votre constante capacité à nous donner à lire un nombre si considérable de pages dans votre contribution personelle. Je me demande quand même parfois si vous n'auriez pas parfois plus intérêt à "focuser" un peu plus serré vos diverses activités. Et je vous souhaite le succès dans vos entreprises cinématographiques et commerciales, ainsi que bon courage pour le prochain festival de Roberval. Je vous fais mes salutations distinguées.

Cher jeune homme, votre contribution gagne en quantité et densité Pour une bonne biographie de Dick, je vous conseillerais plutôt le gros livre de Laurence Sutin que celui, bien plus fantasmé que documenté, d'Emmanuel Carrère, qui décrit bien plus le Dick rêvé par les Français que l'individu bien réel, me semble-t-il. L'homme n'était pas particulièrement équilibré, parfois, mais souvent aussi capable de compassion, de lucidité et d'intelligence. Il avait ses contradictions, son pathétique, ses grandeurs et faiblesses, tout ce que l'on peut s'attendre à retrouver chez tout être humain intelligent, sensible, complexe, complet et adulte, et c'est bien ce qui le rend intéressant de même qu'une bonne partie de son œuvre écrite. Ma nouvelle préférée de Poe est «La Vérité sur le Cas de Monsieur Valdemar» et, pour mon frère, c'est de «Légia» qu'il s'agit, mais je crois que nous vous l'avions déjà dit à Roberval, quand vous nous l'avez demandé. Votre demoiselle décorative, accompagnant votre livraison, est gothique à souhait. Je vous fais mes salutations les plus amicales.

Et pour vous, notre romancier d'horreur pour adultes, moi-aussi, je crois que mon Zola préféré c'est Germinal, avec La Débâcle et Nana (malgré un certain moralisme puritain de la pensée camouflé par quelques audaces sur le plan descriptif, car la pauvre fille finit bien par être punie par où elle a «fauté», pour prendre un exemple... )pas très loin, mais je n'apprécie pas tout ce qu'il a fait, loin de là. J'entretiens quelques réserves envers la plupart (mais pas tous, loin de là) des romanciers strictement "naturalistes" , comme on dit. Il y a là du bon, et aussi du moins bon parfois. Et il est toujours profitable de se parler et de s'expliquer, nous sommes bien d'accord. Votre contribution est une des plus intéressantes à lire, malgré les dessins, car même moi, j'ai l'impression d'être meilleur que vous dans ce domaine particulier (Ici humour, je précise... ) et, comme je l'ai déjà signalé plus haut, j'ai entrepris la lecture de vos livres. En verra si j'aurais quelque d'intelligent à raconter dessus un peu plus tard... Parfois je ne trouve pas grand-chose à dire, et parfois, comme Joël Champetier doit s'ensouvenir pour La Peau Blanche, entre autres, je peux occuper toute une heure et demie de route en compagnie de l'auteur à émettre des commentaires plus ou moins utiles, brillants et inspirées. Je vous souhaite les meilleures choses.

Cher ami et auteur de Québec, je ne connaissais par vraiment le Bester de la série Babylone 5 à télévision (Note du Beaulieu« contemporain: Mais je me suis bien "rattrappé" depuis, étant devenu un "converti" et un véritable "fan" de la création de JMS, comme on dit, par la grâce de ma compagne... J'ai enfin vu la lumière en série télévisée! Merci à elle! ) , et votre hypothèse n'est certainement pas à écarter complètement, à priori, même si quelques récentes rééditions des livres de cet écrivain, "notre Bester à nous" là, ont peut-être bien également leur part dans sa redécouverte récente, bien qu'encore toute relative, cela ne tenant pas encore du "best-seller" ici, mais c'est un auteur trop "exigeant avec sews lecteurs" ,e crois bien, pouir qu'arrive ce genre de cghoses dans son cas. Quant aux multiples sources différentes et aux très riches influences au travail chez Gibson, je vous répondrais, encore une fois un peu paradoxalement, que crouler sous les influences diverses de gens de talents peut parfois ne produire qu'une bien médiocre copie sans talent ou personnalité de l’œuvre de tous ces gens, ou un mélange hétéroclite assez maladroit et sans joyeux et perles d'une réelle valeur(on en trouve de nombreux exemples en ce moment) ,choses qui sont loin d'être des garanties de véritable qualité pour l'ouvre-huître écrivain, mais que ce n'est absolument pas le cas pour Gibson, bien entendu, dont une des grandes forces est justement d'avoir profondément intériorisé et transmuté ses diverses influences afin de les utiliser pour renforcer sa propre vision, très personnelle, à travers le filtre d'une individualité propre, assez forte et originale, et qui est intéressante en elle-même. Pour le reste, portez-toi bien et écrivez beaucoup. On a jamais suffisamment vos fictions et essais. Je vous fais mes amitiés en attendant le plaisir, toujours renouvelé, de vous lire.

Et je réitère mes salutations à tous les autres qui ne nous ont pas donné de
leurs nouvelles récemment.

En termiunat, Guy Sirois et moi montons une petite anthologie, comme vous le savez déjà probablement, et nous attendons donc vos textes pour donner un contenu digne de ce nom à la chose. Nous avons déjà quelques nouvelles et en avons même retenue une première. (En passant, Guy est vraiment excellent pour m'embarquer dans ce genre de choses, d'abord plus ou moins à mon corps défendant, puis avec enthousiasme... ) (Note du Bealieu contemporain: Cela a donné l'anthologie Transes Lucides, la dernière en date, et pour lontemps, du moins, le semble-t-il, des anthologies ou collectif de Science-Fiction, Fantastique et Fantasy d'auteurs Québécois et Canadiens-Français pour adultes. Nous en fûmes et en restons, à bon droit, je pense, encorefort fier, et aussi satisfait que le furent alors tous ceux qui y participèrent d'enthousisme, et avec talent, autant par les commentaires suscités alors que par l'accueil et les ventes aupres des lecteurs, le livre éant pratiquement épuisé aujourd'hui même si la distribution n'en fut que fort modeste.Nous voulions démontrer un certain nombres de faits et de choses à des gens, alors fort sceptiques, en faisant ce livre. C'était alors très important pour nous, comme auteurs, lecteurs et commentateurs oeuvrant dans et pour les Littératures de l'Imaginaire au Québec en faisant ce livre. Nous croyons encore que nous, les auteurs que nous avons publiés et les lecteurs qui nous ont accompagnés y sommes tous bien parvenus ensembles. ) Le dernier Boréal, et ses à-côtés divers, fut très occupé pour moi, et même un rien épuisant, mais Claude Mercier s'est bien débrouiller pour que l'on ne s'y ennuie pas. J'offrirai tout de même un tout petit conseil bien utile aux futurs apprentis panélistes: ne pas animer un panel passé dix heures du soir, quand vous n'avez pas beaucoup dormi la nuit précédente, que vous en êtes (vous semble-t-il, mais vous n'en êtes plus tout à fait certain... ) à votre cinquième du congrès, et surtout que vous ne pouvez plus aligner, disons, deux idées à peu près cohérentes à la suite l'une de l'autre...

Pour le reste, j'écris quand je le peux et me préoccupe d'aimer et de prendre soin ceux qui m'aiment en retour. Ce que nous devrions tous nous efforcer de bien faire, je crois bien. Je vous laisse avec mes meilleurs sentiments et ne vous souhaite que de bonnes choses.
Ecrit par René Beaulieu, le Lundi 10 Octobre 2005, 00:51 dans la rubrique Textes.