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Petite Réponse Relativisante À "Tournevis"
--> Ou Encore Quelques Précisions Bienvenues
Ce billet répond directement à quelques remarques faites par Madame "Tournevis" sur son propre blog concernant ma "prestation" lors du panel "Classses Sociales Et Exploitation En SF Et F qui avait lieu, le samedi 6 mai, lors du Congrès de SF, Fantasy et de Fantastique Québécois Boréal dans les locaux de l'Université Concordia. La réponse à son billet, qui suit, n'a pu être postée sur le blog mentionné plus haut, pour des raisons qui m'échappent, tel que dit plus bas... Mais une petite précision s'imposait ici.



Chère "Tournevis" , je voudrais juste souligner que votre affirmation, concernant le fait que j'aurais, je cite, "perdu les pédales" lors du débat sur les classes sociales en SF et autres genres connexes, me semble un rien excessive, et ne reflétait, certes pas, les réactions que la plupart des assistants du panel, de ceux qui m'en ont parlé après, en tous les cas, m'ont faites par la suite...

Vous avez, bien évidemment, un droit légitime à votre propre opinion subjective, mais je me demande parfois si vous avez bien assisté au même panel que ces autres gens, mentionnés dans le paragraphe précédent... Et que moi-même...

J'étais, pour ma part, tout à fait prèt, et même bien préparé, à discuter longuement et en profondeur du traitement des classes sociales en SF et dans les autres littératures de l'Imaginaire. Le sujet n'est guère venu, finalement, même si j'ai, parfois, bien essayé de nous y ramener, comme Élisabeth Vonarburg l'a tenté également, ce qui nous a conduit à entreprendre un duo dialogué bien enrichissant, où nous étions, en gros, si pas dans le détail, assez d'accord, il me semble bien, si vous avez bien tout suivi, et qui a, je vous l'accorde, pris alors bien trop de place et de temps. Il aurait été intéressant que les autres participantes s'expriment un peu plus, et de manière un peu plus argumentée ou structurée sur les sujets sensés être alors abordés: l'usage et la présence, ou pas, de la politique, des relations de classes et des systèmes sociaux dans nos genres. Le fait que Sheryl, personne effectivement admirable, gentille et remarquable, ait posé des questions parfois un petit peu éloignés du sujet, et qui nous ont, légèrement, parfois détourné de lui (Celle sur "les tabous" , par exemple... ), a également contribué à la dérive ainsi produite, très courante dans des tables rondes de ce genre, et que l'on a d'ailleurs retrouvée durant certaines autres, durant le Congrès, surtout sur des sujets "aussi chauds" . Il faut dire que c'était la première expérience de "modératrice" de Sheryl et qu'elle s'en est, somme toute,fort bien tirée.

Pour le reste, Natasha, de son propre aveu, n'avait guère de choses à dire, ni d'intérêt particulier, d'ailleurs, pour les sujets précis abordés dans lors de cette table ronde, sinon pour réagir en affirmant avec véhémence (et pas de manière très argumentée, je trouve, personellement) son opinion et son point de vue personnel concernant quelques motsde l'introduction (de Christian Sauvé, pas de moi là, je le précise, encore une fois ici) sur L'OBLIGATION de la présence de la discussion ou du traitement des classes sociales et de leurs rapports divers (et certes complexes également) dans des oeuvres de l'Imaginaire d'ici. Elle s'est contentée d'une déclaration et affirmation de sa liberté de créatrice (fort compréhensible et surtout justifiée et justifiable) selon laquelle la politique et les classes sociales n'étaient absolument PAS présentes dans ses écrits, ce qui relève, me semble-t-il, surtout d'abord d'un désir affirmé qu'il en soit ainsi, mais bien également, me semble-t-il personellement, encore une fois, d'une certaine inconscience de que l'on écrit et d'une abstraction assez bien illusoire du monde, de la cité et de la société dans laquelle on vit et dans laquelle se meuvent nos personnages et nos créations.

De son aveu même, Natasha ne passe pas son temps à s'auto-analyser, à auto-analyser ses écrits et à s'interroger sans fin dessus. Elle écrit plus "d'instinct" , dirons-nous, ce qui ne veut certes pas dire sans talent, intelligence ou métier, loin de là.

On n'existe, ne vit et ne s'exprime pas dans le vide, hors de toutes contraintes et limites politico-sociales, me semble-t-il, ou alors on s'illusionne vraiment très fort, je crois bien...

Élisabeth ne disait d'ailleurs pas autre chose, à un moment donné, et sa propre oeuvre en est un bon et intelligent exemple. Elle en a quelque peu fait prendre conscience à Natasha, semble-t-il, et nous eumes droit alors à un presque aveu, mais du bout des lèvres et très "reluctant" .

La SF est d'ailleurs un terrain d'expérimentation idéal, de ces points de vue, celui de l'opposition (ou de la coopération harmonieuse) et des relations entre les classes sociales, les diverses sociétés différentes, et cela depuis, au moins, les Utopistes, les satiristes, les écrivains comme Swift et Wells, par exemple. Presque toute l'école de la revue Galaxie, et des auteurs comme Mack Reynolds, Anderson, Pohl et Kornbluth, par exemple, en ont fait leurs sujets de prédilection, comme je l'ai d'ailleurs fait remarquer, et comme je l'aurais élaboré, si le débat avait pris une toute autre couleur ou tournure et n'avait pas tant dévié de sa trajectoire prévue... Celle qui était prévue dans mon esprit et mes attentes, du moins...

J'avoue avoir parfois fait preuve d'un excès d'enthousiasme, d'énergie et d'une certaine force de conviction dans l'argumentation, qui était bien là, si vous m'aviez bien écouté.

J'ai tendance à réagir assez fortement quand j'entends des énormités non soutenus par des faits, des exemples ou des études ou des données un tant soit peu vérifiables, surtout si on les présente comme des faits tout à fait objectifs, et non des perceptions subjectives, ce qu'elles sont alors, et auquelles tous ont droit (J'ai également les miennes, parfois... ) , comme dans le cas de vos affirmations péremptoires sur "le suicide" , ses causes, ses déclencheurs ou non déclencheurs possibles. J'ai assez suffisamment étudié la question, parfois auprès de professionnels et de spécialistes, que je crois compétents, pour être, disons, quelqwue peu "en désaccord" , voire être "attéré" par vos affirmations non soutenues ou modérées d'alors, qui me semblaient bien plus relever de la croyance mal informée que de faits réels et vérifiables. Et évidemment, qu'il ne faut pas tout généraliser ou caricaturer ici... En effet, je n'ai jamais dit que des foules de gens se suicidaient après avoir lu des présentations "positives" du suicide, mais seulement, et bien uniquement, que des textes abordant ce sujet, écrits et présentés sans soin, sans avoir réllement conscience de ses responsabilités, par un auteur, et sans un minimum de prudence, étaient alors, pour MOI, et pour MOI uniquement, quelque chose à manier avec d'infinies précautions et dont je me tiendrais souvent assez loin, comme d'ailleurs des apologies de systèmes politiques et sociaux que je n'approuve pas, de l'usage forcené violence graphique gratuite et inutile et du non respect de l'être humain dans m ,estextes de fiction en général. Ce sont des constats et conclusions absolument et uniquement personnels, et à usage personnel, reliés à mon exprience de vie, toujours aussi personnelle, et à ma vision propre de l'écriture et de ses responsabilités. Je regrette que la confrontation que j'ai faite de vos croyances en ce domaine vous ait tellement choquée et alors produit, me semble-t-il, le "biaisage" relatif avec lequel vous me semblez avoir alors accueilli mes interventions dans ce débat.

Vous avez parfaitement le droit de croire, penser et exprimer ce que vous voulez, tout comme d'aillleurs Natasha a parfaitement le droit de laisser de côté, ou de croire qu'elle laisse réellement de côté, toute influence ou préoccupation politique ou sociale dans ses écrits et de croire également qu'elle est, par je ne sais quels magiques et improbables don ou effort de volonté, tout à fait "intouchée" , dans sa vie la plus ordinaire et quotidienne, par la société, les décisions politiques et légales, le régime et les lois sous lesquels et avec les conséquences et limitations desquels elle vit tous les jours.

Je considère seulement qu'elle s'illusionne un peu là. Mais je n'ai jamais dit qu'elle DEVAIT faire ce qu'elle ne désire pas faire dans ses écrits, ou encore moins penser comme moi là-dessus. C'est son problème, notre problème, nos choix respectifs, tout à faits légitimes. On est pas obligé d'être tous bien d'accord là-dessus dans un magnifique "concensus bien mou" , au contraire là. Et alors il n'y avait là ni condamnation, ni accusation d'aucune sorte de ma part (J'aimerais bien que cette table ronde ait été enregistrée pour que vous puissiez réécouter les mots que j'ai alors employés, et pas ceux que vous croyez peut-être bien avoir entendus ou que vous avez bien extrapolés alors, me semble-t-il, probablement sous le coup de l'émotion, qui était très vive et ardente, pour presque tout le monde alors) , car les gens écriront bien ce qu'ils voudront et vivront avec ensuite, ou pas, ou s'en foutront royalement, c'est selon... Cette passion exprimée souligne tout simplement bien l'importance des sujets et enjeux traités ici et les avis divergents les concernants, dont on peut toujours débattre et discuter...

Comme mon interrogation au sujet du choix du cadre du Moyennageux utilisé, dont j'ai fait part à Éloïse, et qui était un questionnement absolument sincère, curieux, un peu étonné et interloqué, de même que très candide là, sur les raisons poussant (ou semblant pousser) la plupart des gens oeuvrant en Fantasy aujourd'hui à utiliser presque uniquement des mondes moyennageux ou pseudo-moyennageux pour leurs histoires, se privant parfois ainsi de nombreuses autres possibilités d'explorations historiques, ethnologiques, comportementales, mythiques, religieuses, sociales et sociétales.

Cette diversité, je crois, enrichirait grandement, si elle était plus souvent présente, les oeuvres de Fantasy alors ainsi produites.

Voilà.

Je ne me livrerai pas à ce genre de mise au point exaustive (mais improvisée rapidement, car le temps me manque bien là) tous les jours, mais je crois qu'un autre "son" , une autre "musique" devaient se faire entendre ici, concernant ce panel. Et d'ailleurs, certains assistants en ont déjà rendu compte, avec une perception autre que la vôtre ou la mienne. Et c'est tant mieux là. Plus diverses sont les voix, plus beau, riche et intéressant sont le choeur et le chant!

On excusera, je l'espère, les quelques fautes de frappe qui resteraient présentes ici. Je n'ai pas toute ma journée pour relire tout cela avec minutie et cette réponse est écrite particulièrement rapidement.

Sans rancune, mais tout cela devait être dit et écrit quelque part.

Bien à vous.
René.

Note: J'ai désespérément tenté de poster cette réponse sur le blog de "Tournevis" , en m'enregistrant (ou en le tentant) et en signant le message de mon nom, mais il n'y a pas eu le moyen de le faire. Alors, je me vois dans l'obligation de le faire sur mon propre blog ici. Le billet auquel je réponds ici se trouve sur le blog de la dame, que je salue avec bienveillance...
Ecrit par René Beaulieu, le Mardi 9 Mai 2006, 21:35 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Daniel Jetté
18-07-06 à 05:43

Petite réponse relativisante

J'ai participé moi aussi à cet atelier comme tu peux te le rappeler.  Cependant, j'avais manqué le début et je me demandais pourquoi Natasha et Héloïse avaient la mine si basse.  Elles n'auraient peut-être pas du participer à cet atelier.  Surtout qu'elles ont eu l'air parfaitement écoeurées quand j'ai ajouté mon grain de sel en reprochant à la Fantasy de ne jamais tenir compte des classes sociales et de justifier des systèmes de type totalitaires en la personne de rois et de sauveurs.  Remarque que j'ai peut-être exagéré un peu mais moi la question des classes sociales et du pouvoir excessif (et il l'est en plus ne plus malheureusement) de ceux qui nous dirigent et de ceux qui les financent pour être au pouvoir.  En fait , cette question m'obsède et je trouve irresponsable de ne pas s'intéresser du tout à la politique et aux problèmes sociaux.  Nous sommes dans une époque particulièrement inquiétante à mon avis.  Bien qu'il soit vrai qu'un écrivain a une certaine liberté et qu'on ne peut l'obliger à parler d'autre chose que ce qui l'intéresse.  Sans compter qu'un bon roman d'aventures sans complications fait du bien à lire de temps à autre.  Ceci dit, je crois aussi qu'un écrivain a une responsabilité face à ses lecteurs et qu'il doit réfléchir à ce qu'il veut exprimer.  La non-responsabilité sociale, je suis contre.  Il y a trop de menaces présentement à nos libertés fondamentales pour ne pas s'en préoccuper.  Ceci dit, j'admets que ce n'est pas facile de parler de ces choses dans le cadre d'une fiction d'autant plus qu'il y aura toujoursun critique pour accuser l'écrivain de faire de la propagande.  La propagande étant toujours, bien entendu, l'opinion exprimée qui n'est pas celle de la majorité.

 
clifford
18-07-06 à 17:04

Re: Petite réponse relativisante

Salut cher Daniel.

Merci de ta réponse, et de tes ramarques, bien appréciés, et qui en rejoingnent de nombreuses qui me furent faites, sur ce blog, sur d'autres blogs ou privément...

Sages paroles, marquées au coin du bon sens et du refus du nom engagement dans la vie de cité et l,organisation commune de celle-ci, dans ce qui nous touche bien trop réellement.

Et des choses sur la responsabilité artistique avec lesquelles je suis assez d'accord, mais personne n'est obligé d'être de notre avis commun sur ces sujets... ;-)

Toujours dans le déménagement jusqu'au cou, et très littéralement (et également littérairement) ici! Ce qui fait quwe je blogge plus beaucoup et« ne corresponds guère en ce moment. Mes excues à ceux à qui je dois réponses, colis et autres choses...

Mais on survivra et on passera au travers! ;-)

Et cette canicule et ces orages efroyables, à Québwec au moins...

Une allure de roman catasthophe...

Et une vague envie de me "Ballardiser" , comme un personage de "The Cristal world" , de "The Wind From nowhere" , "The Drought" ou enocre, puisque qu,on y goûte intensément, et alternativement, de "The Drowned World" là...

Amitiés.
René


 
Pierre T.
29-04-08 à 20:59

Re: Petite réponse relativisante

Cher Daniel,

Communique avec moi, mes coordonnées se retrouvent sur le site www.barreau.qc.ca