Forrest J. Ackerman, Science-Fiction
--> Un Recueil D'Illustrations De SF et Une Courte Présentation du Genre et de Certains de ces Auteurs par une "Personnalité" du Milieu Américain de la SF
La critique de ce livre, bref historique du genre, dictionnaire d'auteurs et recueil d'illustration, fut publiée, il y a quelques années, dans la revue Solaris.
Forrest J. Ackerman, Science-Fiction, Evergreen, (Ed. Cartonnée) , 1998, 240 pages. (Ed. Originale: Forrest J. Ackerman's World of Science Fiction, 1997)
Forrest J. Ackerman est, pour le meilleur et pour le pire, une personnalité du monde de la SF Américaine, bien connue dans le monde entier comme un des plus grands collectionneurs de pulps, livres, artefacts, jeux, bandes-dessinées, affiches et accessoires divers de cinéma se rapportant à la Science-Fiction et à tous les autres genres de l'Imaginaire en général. Il fut aussi agent d'auteurs (souvent d'un certain âge, -Van Vogt, par exemple- parfois malheureusement un peu délaissés aujourd'hui) , longtemps l'éditeur des traductions américaines de la série des Perry Rhodan et, surtout, le créateur et directeur de la célèbre _Famous Monsters of Filmland_ , revue ancêtre de tous les _Future_ et autres _Starlog_ contemporains. Le beau livre d'images qu'il nous offre là replongera , pour l'essentiel, l'amateur de Rêves médiatisés par la Science dans des temps plus simples (et peut-être plus bienheureux... ) , ceux de sa jeunesse et de la découverte joyeuse et enthousiaste d'un genre aimé. Le livre se divise en plusieurs chapitres successivement consacrés au _Frankeinstein_ de Mary Shelley, ainsi qu'à ses adaptions et divers avatars, considéré, tout comme par Aldiss, comme "texte fondateur" , aux Grands Auteurs du genre, présentés par ordre alphabétique, aux pulps, et enfin, à la SF au cinéma et à la télévision. En fait, les pages sur la SF audiovisuelle représentent bien la moitié de l'ouvrage, à la légère déception du strict amateur de SF littéraire, mais à la joie des autres et aussi du grand public en général, probablement, qui est ciblé par ce genre de publications. Disons-le tout de suite l'iconographie (illustrations diverses, couvertures de livres et de magazines, photos d'auteurs, images et affiches de films) est souvent superbe et choisie avec un discernement et un plaisir évidents par l'auteur, puisant dans son immense et célèbre collection. Il y a là des choses parfois fort rares qui ravissent et suscitent une bien plaisante nostalgie ainsi que de fortes et bonnes poussées de rêveuse fièvre technologique, de songes planétaires, de délires d'autres mondes et de visions futuristes du passé. La qualité d'impression et de reproduction est aussi fort bonne (Evergreen étant une filiale de Taschen, le fort compétent et bien connu éditeur spécialiste de livres de photos, d'art et d'illustrations ) , ce qui fait vraiment de ce volume une chose bien agréable qui caresse l'oeil et le sens esthétique. C'est du côté du texte d'accompagnement, fort parcimonieux et un peu facile, que l'on peut être parfois un peu déçu par l'auteur. En effet, il ne s'y livre qu'à fort peu de réflexions ou analyses sur nos genres, se contentant, le plus souvent, de nous raconter ses aventures personnelles dans "le merveilleux monde de la SF Américaine" , utilisant une approche avant tout anecdotique et offrant des présentations d'auteurs plaisantes, mais fort succinctes et qui laisseront même le lecteur débutant sur son appétit non rassasié. Mais c'est peut-être, paradoxalement, dans cette partie sur les Grands Auteurs, justement, que l'on pourra faire le plus de découvertes. En effet, si l'auteur ne va guère plus loin qu'Harlan Ellison, déjà plus un jeune nouveau, dans son exploration de la SF la plus récente, il nous parle de gens parfois bien injustement délaissés (du genre que seuls Guy Sirois et quelques autres érudits ont lu et apprécient) comme Stanton A. Coblentz, David H. Keller, Bob Olsen, Garrett Putnam Serviss, S. Fowler Wright, Murray Leinster, John Taine et même Aladra Septama, auteur dont je n'avais jamais entendu parler en toute une vie de lecture. Pour ce qui est du cinéma et de la télévision, par contre, on est bien à jour. Voilà donc un livre nostalgique et plaisant, une jolie machine à rêver les lendemains d'hier et une belle invitation qui peut s'avérer une initiation pratique pour tout nouveau voyageur en terre de l'Imaginaire de la Science-Fiction.
René Beaulieu
Forrest J. Ackerman, Science-Fiction, Evergreen, (Ed. Cartonnée) , 1998, 240 pages. (Ed. Originale: Forrest J. Ackerman's World of Science Fiction, 1997)
Forrest J. Ackerman est, pour le meilleur et pour le pire, une personnalité du monde de la SF Américaine, bien connue dans le monde entier comme un des plus grands collectionneurs de pulps, livres, artefacts, jeux, bandes-dessinées, affiches et accessoires divers de cinéma se rapportant à la Science-Fiction et à tous les autres genres de l'Imaginaire en général. Il fut aussi agent d'auteurs (souvent d'un certain âge, -Van Vogt, par exemple- parfois malheureusement un peu délaissés aujourd'hui) , longtemps l'éditeur des traductions américaines de la série des Perry Rhodan et, surtout, le créateur et directeur de la célèbre _Famous Monsters of Filmland_ , revue ancêtre de tous les _Future_ et autres _Starlog_ contemporains. Le beau livre d'images qu'il nous offre là replongera , pour l'essentiel, l'amateur de Rêves médiatisés par la Science dans des temps plus simples (et peut-être plus bienheureux... ) , ceux de sa jeunesse et de la découverte joyeuse et enthousiaste d'un genre aimé. Le livre se divise en plusieurs chapitres successivement consacrés au _Frankeinstein_ de Mary Shelley, ainsi qu'à ses adaptions et divers avatars, considéré, tout comme par Aldiss, comme "texte fondateur" , aux Grands Auteurs du genre, présentés par ordre alphabétique, aux pulps, et enfin, à la SF au cinéma et à la télévision. En fait, les pages sur la SF audiovisuelle représentent bien la moitié de l'ouvrage, à la légère déception du strict amateur de SF littéraire, mais à la joie des autres et aussi du grand public en général, probablement, qui est ciblé par ce genre de publications. Disons-le tout de suite l'iconographie (illustrations diverses, couvertures de livres et de magazines, photos d'auteurs, images et affiches de films) est souvent superbe et choisie avec un discernement et un plaisir évidents par l'auteur, puisant dans son immense et célèbre collection. Il y a là des choses parfois fort rares qui ravissent et suscitent une bien plaisante nostalgie ainsi que de fortes et bonnes poussées de rêveuse fièvre technologique, de songes planétaires, de délires d'autres mondes et de visions futuristes du passé. La qualité d'impression et de reproduction est aussi fort bonne (Evergreen étant une filiale de Taschen, le fort compétent et bien connu éditeur spécialiste de livres de photos, d'art et d'illustrations ) , ce qui fait vraiment de ce volume une chose bien agréable qui caresse l'oeil et le sens esthétique. C'est du côté du texte d'accompagnement, fort parcimonieux et un peu facile, que l'on peut être parfois un peu déçu par l'auteur. En effet, il ne s'y livre qu'à fort peu de réflexions ou analyses sur nos genres, se contentant, le plus souvent, de nous raconter ses aventures personnelles dans "le merveilleux monde de la SF Américaine" , utilisant une approche avant tout anecdotique et offrant des présentations d'auteurs plaisantes, mais fort succinctes et qui laisseront même le lecteur débutant sur son appétit non rassasié. Mais c'est peut-être, paradoxalement, dans cette partie sur les Grands Auteurs, justement, que l'on pourra faire le plus de découvertes. En effet, si l'auteur ne va guère plus loin qu'Harlan Ellison, déjà plus un jeune nouveau, dans son exploration de la SF la plus récente, il nous parle de gens parfois bien injustement délaissés (du genre que seuls Guy Sirois et quelques autres érudits ont lu et apprécient) comme Stanton A. Coblentz, David H. Keller, Bob Olsen, Garrett Putnam Serviss, S. Fowler Wright, Murray Leinster, John Taine et même Aladra Septama, auteur dont je n'avais jamais entendu parler en toute une vie de lecture. Pour ce qui est du cinéma et de la télévision, par contre, on est bien à jour. Voilà donc un livre nostalgique et plaisant, une jolie machine à rêver les lendemains d'hier et une belle invitation qui peut s'avérer une initiation pratique pour tout nouveau voyageur en terre de l'Imaginaire de la Science-Fiction.
René Beaulieu
Ecrit par René Beaulieu, le Samedi 3 Septembre 2005, 15:37 dans la rubrique Textes.