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Le Magasin des Désirs Du Coeur 3

Le Magasin des Désirs du Coeur
ou
Divers Fragments d'un Journal en Miettes - 3

20 avril

Voici donc la suite de notre passionnant feuilleton et j'espère que vous êtes toujours à l'antenne. Normalement je devrais livrer ici une prestation longue, ne sait-ce que pour bien répondre correctement aux deux APAQs que j'ai reçues presque à la suite, et par respect pour tous ceux qui ont daigné livrer quelques commentaires sur ce que j'ai écrit. Je ne dispose malheureusement encore un fois que de fort peu de temps, et la santé n'est pas vraiment à son meilleur. Ce qui fait que ce sera plus court que je ne l'aurais bien voulu. Je ne serai pas aussi précis qu'à l'habitude non plus (Optimiste, va! ) , je ferai moins appel à mes classiques et sempiternelles nuances, précautions et autres circonvolutions diverses, les choses dites le seront de manière moins exacte et elliptique, plus abrupte, tranchante et affirmative. Ma pensée ne sera donc pas vraiment exprimée avec toute la subtilité et l'aisance voulues et requises. Je m'en excuse et j'espère que vous rectifierez par vous-même, dans certains cas. Je m'excuse aussi de ne pas répondre à tout le monde d'égale manière, en accordant à chacun une même place, mais je n'en ai pas moins lu la majeure partie du contenu de vos contributions, souvent avec le plus grand intérêt. Un petit détail pratique: il vous sera désormais plus facile de retrouver votre nom quand il sera mentionné dans ces pages et vous pourrez ainsi orienter plus rapidement et aisément vos lectures. (Note du Beaulieu contemporain: Comme je ne mentionne plus les noms de mes autres correspondants, pour des raisons de discrétion et autres, dans la version de mes contributions à l'APAQ que vous pouvez lire sur mon blog à présent, il n'y en a plus nécessité et ce n'est donc plus le cas ici) . Il me semble que si une chose se dégage avec évidence des récentes livraisons de notre oeuvre collective c'est bien la difficuté de bien communiquer, la quasi impossibilité, en fait, d'être très exactement et précisément compris par tous les gens ici présents, même pour nous, dont c'est censé être l'activité artistique principale ou même le métier à plein temps, parfois. Les exemples d'erreurs d'interprétation, d'incompréhension et de mauvaise communication me semblent abonder dans les échanges éîstolaires entre nous, heureusement le plus souvent sur le mode mineur et concernant principalement des points de détail, mais la chose est quand même suffisamment notable et significative, me semble-t-il. Cet état de fait confirme des pensées qui m'agitent depuis un certain temps déjà et réaffirme, pour moi, la nécessité qu'il y a de toujours mieux s'efforcer de s'exprimer clairement (I know here: look who's talking! ) , à mieux préciser sa pensée, dans la mesure du possible, à bien choisir les paroles dites et les mots que l'on écrit, à apporter sans cesse des précisions (quitte à redonder ou même radoter un peu parfois là) , à faire des rectifications, à s'expliquer, à dialoguer, même si on a parfois l'impression de le faire en pure perte. Comme le disait encore récemment la plus connue et la réputée d'entre nous lors d'une rencontre avec des lecteurs des environs de Québec à laquelle j'assistais "quand on regarde toutes les difficultés et tous les obstacles qu'il y a dans la communication entre les gens, c'est presque qu'un miracle qu'on y arrive effectivement, que quelque chose de notre pensée, des nos idées, de nos sensations et de nos sentiments se transmette véritablement aux autres et, plus spécialement, à tous ceux qui nous lisent " .

Je suis pleinement d'accord avec cette idée. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas continuer d'essayer. La grandeur de la condition humaine c'est souvent, justement, de tenter constamment des choses impossibles: atteindre le bonheur ou la connaissance, comprendre le monde, communiquer vraiment et pleinement avec les autres, développer son plein potentiel personnel, essayer d'être heureux, ne serait-ce que juste un peu, combattre et vaincre ce qui est mauvais dans le monde et en nous, triompher du caractère trop ephémère de notre existence, supprimer ou adoucir la douleur et la solitude inéluctables, être véritablement juste, ne pas se tromper ou s'illusionner, rendre le monde meilleur et plus vivable, aimer d'un amour vrai, désintéressé et sans égoïsme, sans méme parler d'essayer d'aimer tout le monde, une tâche totalement non atteignable, voire inconcevable, ou alors réservé uniquement à quelques... "saints" , disons.

Un bon exemple de cette difficulté à la communication peut se trouver justement dans la citation des paroles de notre amie auteure que je viens de faire plus haut. Cette idée, nous la partageons tous deux depuis longtemps, je crois, et elle l'a alors exprimée avec une force, une lucidité, une clarté et une évidence peu communes, qui m'ont particulièrement frappé ce soir-là (accessoirement elle a aussi donné une très bon "show" , si l'on veut, et j'étais bien fier d'elle) , mais cela s'est passé il y a déjà plus d'un mois et je n'ai alors, évidemment, pas pris de notes, tant et si bien que, même si je suis assez convaincu d'avoir bien rendu ici l'essentiel de sa pensée dans ma citation, je le suis beaucoup moins d'avoir rapporté ses paroles très exactes, malgré tous mes efforts, et que je ne suis pas certain qu'elle s'y reconnaîtra complétement, voire même qu'il s'agit de l'expression pleine et entière de ce qu'elle voulait très exactement dire. De plus, une citation n'est toujours qu'une citation: elle est, par définition, toujours donnée hors contexte, et sans les autres mots et pensées qui l'accompagnaient (sans parler des gestes, du ton de la voix, des expressions du visages et de l'ambiance générale) , en plus d'être filtrée par la subjectivité de celui ou celle qui la rapporte et par l'impression qu'elle a faite sur lui ou elle, de l'importance relative que ce même il ou elle lui accorde. Alors faut-il pour autant renoncer ici à la communication, à tout échange d'idées, de paroles, de sensations, de sentiments? Je ne le crois pas, bien entendu. Mais il ne faut jamais oublier la subjectivité de chacun, l'impossibilité de la communication parfaitement claire, la possibilité des erreurs d'interprétation et de compréhension, et en tenir alors pleinement compte.

Et ce n'est pas le développement de nouveaux moyens de communication, de nouveaux médiums pour véhiculer la pensée, de nouveaux languages, plus "clairs" ou "précis" , ou même un fort improbable éventuel avènement de la télépathie qui arrangeraient vraiment les choses, comme l'ont si bien démontré Silverberg dans ce magnifique roman qu'est Dying Inside ou Bester dans The Demolished Man ainsi que quelques autres dans d'autres oeuvres. La communication serait peut-être plus, disons, "directe" , mais elle ne serait pas nécessairement "meilleure" , et cela pourrait avoir autant de conséquences utiles et plaisantes, que d'inutiles et de déplaisantes.

Donc, poursuivant ma pensée et mes intentions, je vais particulièrement (mais pas uniquement) m'efforcer de répondre à certains d'entre vous, en précisant éventuellement toujours plus ma pensée, lorsque je crois qu'il y a eu une mauvaise communication ou une interprétation erronnée entre nous, de mon point de vue, s'entend, mais sans (trop) , bien entendu, essayer de décourtcircuiter les difficultés de communication que je crois avoir détectées entre vous. J'en aurai déjà bien assez à faire avec mon propre cas...

C'est, en effet, un vaste programme. Donc poursuivons, en respectant l'ordre alphabétique, pour le début, tout au mois.

Chère demoiselle de Montréal, je n'ai malheureusement que peu de commentaires à faire sur vos dernières contributions. J'espère seulement que tout va bien pour votre roman. Quelques remarques au sujet de vos lectures les plus récentes: B. R. Bruss, malgré ce que quelques mauvaises langues par trop mal informées peuvent parfois en dire, reste, pour moi, le meilleur auteur de la "période classique" du Fleuve Noir. Il était plus constant en Fantastique qu'en SF, généralement, mais jamais ennuyant, ce qui était rare chez cet éditeur à l'époque, même s'il écrivait parfois un peu trop vite pour son bien. J'ai presque tous ses livres et en ai lu beaucoup. Je vous conseillerais de parcourir, en Fantastique, Nous Avons Tous Peur, qui se passe d'ailleurs au Canada, et Le Tambour d'Angoisse, de l'excellent Fantastique, bien solide et classique, et en SF, des choses comme L'Apparition des Surhommes, Et la Planète Sauta et La Planète Introuvable, livres parfois un peu vieillots mais quand même que du bon. C'était aussi un encore meilleur écrivain de littérature générale, à tendance surréaliste, et qui se donnait bien mieux alors que dans son travail pour le Fleuve. De Williamson, trouvez donc Plus Noir que Vous ne Pensez, un roman majeur qu'il faut lire et qui m'a influencé, un livre totalement magique et fantasmatique, presque effrayant à certains moments (C'est assez rare, dans mon cas, et pour mes réactions de lecteur, pour être souligné... ) et surtout très en avance sur son temps. Complot Mondial, Présence Terrible du Mal Absolu, Shapechangers, Loup-Garous, beaucoup d'érotisme sous-jascent et plus encore. Un livre passionnant! De Simmons, lire surtout sa SF et ses nouvelles. Ses romans Fantastiques sont beaucoup trop longs, généralement, mais pas toujours... Il est intelligent, cultivé, très (trop, parfois) habile surtout, connaît fort bien la SF, le Fantastique et tous leurs thèmes et il sait en jouer d'excellentes variations, mais je le trouve un peu surestimé en ce moment: il n'est pas vraiment "clean" , pour moi, quelque part, et il est surtout un peu trop un "faiseur" plutôt qu'un authentique artiste, à mon très humble avis. Mais ce n'est que mon opinion personelle ici... Farmer a définitivement falli étre un très grand et l'était même parfois, et par moments spasmodiques, surtout dans les nouvelles, les courts romans, et le premier livre du Monde du Fleuve. Et lisez, très effectivement, Le Peuple Blanc de Machen, cela en vaut la peine. Pour le reste, bien entendu, que "toutes les femmes sont des sorcières" (Vos mots, pas les miens ici... ) là! C'est pour cela qu'elles sont bien plus intéressantes que nous, les hommes... Elles sont mystérieuses, et magiques aussi, comme le disait déjà Truffaut. C'est ça que l'on veut, d'ailleurs! Où est l'intérêt de trouver le même quand on cherche de l'autre? Il n'y en pas! Ou peu... Pour moi, en tous les cas! Et je m'excuse, en passant, de faire encore, parfois, cette petite erreur d'ortographe précise pour une des lettres de votre prénom... C'est parceque j'ai lu et lis encore beaucoup trop de romans russes dans lesquels on l'écrit comme je l'ai fait au lieu d'à votre manière. Au moins, je ne vous appelle plus Natalie, comme au début... (Note du Beaulieu contemporain: Et paradoxe peut-être bien prémonitoire ici: ma compagne, renontrée après la rédaction première de ceci, se nomme Nathalie... Il faut bien croire que l'on s'appelait et se cherchait depuis bien longtemps, et que cela remonte même à cette époque-là, où je ne la connaissais pas encore... ) J'aurais peut-être encore quelques mots à ajouter sur les rapports amour-amitié dans ma réponse à un de nos collèges, voir plus loin, ou dans une autre livraison. Salutations Distinguées et Chaleureuses.

Cher ami écrivain de Québec, je vous remercie de tous vos bons mots à mon endroit. Moi aussi, j'ai particulièrement apprécié notre intéressante et fort enrichissante rencontre au Hobbit malgré mon état d'hébétude avancé, pour cause de mauvaise grippe. On recommence quand vous le voulez, et vous avez, je crois bien, mon numéro de téléphone. Donc...

J'ai d'ailleurs toujours trouvé particulièrement absurde que des gens comme vous et moi, qui vivent patiquement dans la méme ville, ne se voient pas plus souvent. Pour Lorenna McKennit, je ne me suis pas très précisément bien expliqué, visiblement, puisque vous semblez croire que j'aime beaucoup beaucoup là... Que l'on se comprenne bien ici, ce n'est pas non plus du tout que je déteste, loin de là: j'aime bien, mais je consomme à doses relativement modérées. Mon frère, Claude, l'écoute nettement plus souvent que moi. Il faut dire que j'ai beaucoup donné dans ces eaux-là, à une certaine époque, de Joni Mitchell en passant par de nombreusers autres. (Note du Beaulieu contemporain: Mais j'ai redécouvert la dame et son oeuvre récemment, avec Lily, ma compagne, qui aime beaucoup, et j'aime encore plus qu'avant... Au fait, quelqu'un sait s'il existe un DVD de ses pièces musicales ou d'un de ces concerts quelque part? Merci bien de me le faire savoir si... ) .

Pour R.E.M. , je base surtout mes affirmations et l'affiliation présise que j'effectuais, à leur sujet, avec les Byrds, pour leurs premiers albums, qui sont ceux que j'aime le plus et que j'écoute donc le plus souvent, quand mon système de son daigne bien marcher. (Note du Beaulieu contemporain: Il a cessé, de marcher... Mais on en a acheté un autre (Lily ayant besoin d'un minimum de bonne musique dans son environnement, comme moi, mais je l'avais presque oublié alors... ) , excellent celui-là... , sauf qu'il ne "prend" pas les tables tournantes et que, par conséquent la plus grande partie de mon énorme collection de disques vinyles ne me sert plus à grand-chose, en ce moment. Je l'ai d'ailleurs presque toute expédiée, temporairement, chez l'ami Guy Sirois qui, lui au moins, peut encore bien en profiter s'il le désire... ) . Mais quand les membres du groupe se sont mis à vraiment faire du fric (et peut-être bien à prendre un peu la grosse tête) , c'est devenu nettement moins intéressant, et innovateur, surtout, par moments, de mon point de vue personnel, comme pour Springsteen, que j'ai momentanément abandonné lui aussi aprés l'album live et pour U2 aprés The Unforgettable Fire, et de toutes façons, j'ai toujours bien aimé découvrir de bons jeunes groupes pratiquement inconnus, à leur tout début, du moins, que je lâche ensuite impitoyablement s'ils se mettent soudain à "trahir" un tant soit peu leurs convictions premières (ou ce que celles que je leur croyais avoir) , à manquer d'énergie ou d'idées ou encore à radoter légèrement et musicalement. Parmi les gens qui n'ont pas encore eu l'occasion de me décevoir, et que vous ne connaissez peut-étre pas, que l'on me permette de mentionner des groupes comme Television, The Call, sur leur tout premier album, en tous les cas, ou Modern Romans, Oïgo Bongo, Wall of Voodoo, The Cramps, Squeeze, et l'Ultravox de Vienna, les premiers XTC, le premier de The Lords of the New Church, Green Days (Note du Beaulieu contemporain: Oui, bon, eux aussi se sont un peu trop "calmés" dernièrement, à mon avis... ) , des gens comme les Canadiens de Blue Rodeo, Midnight Oil, The Cure, Siouxie and the Banshees, Fret et Suzanne Vega, to name some more. (Note du Beaulieu contemporain: Évidemment, là également, les choses ont bien changé, parfois, certains se maintiennent, d'autres en ont beaucoup perdu. Du moins, c'est ce qu'il me semble, en toute subjectivité bel et bien assumée là. ) Pour en revenir à la filliation dont je causais donc, il y a d'abord, et c'est évident, toutes ces nappes de guitares et leur merveilleux son, si particulier, le retour de ces bonnes vieilles Rickenbaker sonnantes des années soixantes, à six ou douze cordes, la nature et la qualité des harmonies vocales du groupe, la structure des premiers morceaux, leurs colorations psychédéliques flyées, de méme que celles des paroles, parfois un brin non-sensiques et "obscures" , les influences folk ou country disséminées ça et là, l'irruption étrange ou inhabituelle d'instruments qui ne le sont parfois pas moins, leur côté légèrement "south" , parfois, méme si les Byrds, pour leur part, étaient beaucoup plus Los Angeles ou Nashville,surtout à la fin, pendant leur période "country" , que Mid-West ou North-West, et quelques déclarations dispersées de certains membres du groupe à cet effet, remontant à leur début tout au moins. Et un certain "feeling" bien comparable que j'éprouve à leurs écoutes respectives... Mais cela, c'est encore quelque chose de nettement plus subjectif...

Pour ce qui est de Sandra Bullock, le film sur l'infirmiére et Hemingway, où elle a passablement changé son look, me semble prometteur, mais c'est vrai déjà qu'avec un tel sujet et surtout Attenborough aux commandes, cela devrait être intéressant... Mais je ne l'ai pas encore vu... (Note du Beaulieu contemporain: C'est fait depuis. Bon film, le meilleur de Sandra, peut-être bien, avec While You Were Sleeping, je pense... ) Plus de choses sur les belles femmes, les meilleurs acteurs et mes actrices préférées, les bons films et les bons réalisateurs un peu plus loin...

Je me dois d'étre d'accord avec notre "ami américain" (Citons Wenders ici et faisons étalage de notre culture cinématographique... ) au sujet du travail de bureau devant un ordinateur, ou autrement, qui assassine plus ou moins le désir et le plaisir d'écrire, une fois revenu chez soi. Je dois avouer qu'à l'époque, bénie pour mes finances à défaut du reste, où je passais encore prés de sept heures par jour devant une machine à écrire ou un écran d'ordinateur dans une quelconque agence gouvernementale, à monter des fichiers et des centres de documentation à remettre "clefs en mains" aux fonctionnaires qui devaient ensuite les faire "marcher" , une fois que je ne serais plus là, je n'avais, parfois, vraiment plus guère le goût ni l'énergie d'écrire à la maison, ce qui a participé à une très réelle raréfication de ma production et surtout de mes publications, durant quelques années, à une certaine époque. Je n'écrivais guère plus, quand je le faisais, que durant les fins de semaine. Mais je n'ai jamais arrêté complétement, contrairement à une rumeur trop répandue quoique erronnée, et bien trop persistante parfois, à mon avis. L'apparence n'est pas la réalité, la carte pas le territoire, dans ce domaine là encore plus que dans d'autres. Il n'y pas souvent de réels rapports quantitatifs entre ce que l'on écrit, ce que l'on soumet pour publication, ce que l'on garde (temporairement ou définitivement, peu en importe la raison ici) pour soi et ses tiroirs, ou son disque dur d'ordinateur, ce que l'on propose et ce que l'on laisse finalement être publié.

Et je présume, cher écrivain de Québec, pour revenir à vous un instant que, de ce point de vue, nous attendons tous ton livre de nouvelles à venir chez Vent D'Ouest avec une certaine impatience.

(Notes du Beaulieu contemporain: ce livre, un des tous meilleurs recueils de nouvelles de la SF Québécoise, sera réédité, dans une version augmentée des nouveaux textes courts écrits depuis par cet excellent auteur, en 2007, en France, aux toutes autant excellentes Éditions des Moutons Électriques. Précipitez-vous dessus, ce sera un "must" , comme on dit! Conseil gratuit et pour votre bien là) .

Quelques mots sur votre article sur King récemment paru pour finir. Comme je l'ai déjà écrit ici, il me confirme encore à quel point divers gens font des lectures différentes de cet auteur. Ton point de vue subjectif et ton analyse sont fort intéressantes, comme toujours, mais ne recoupent pas vraiment les miens. Par exemple, pour ce qui concerne King et la peur qu'il pourrait susciter chez moi, et qui devrait donc être alors, selon vous, une des raisons pour lesquelles je le lirais... Il me semble, si je vous ai bien compris, que cet auteur arrive réguliérement à vous faire peur... alors que ce n'est pratiquement jamais le cas pour moi. King est (généralement, mais pas toujours... (Note du Beaulieu contemporain: Et encore moins aujourd'hui, surtout depuis son malheureux accident, je le crains bien... Rien lu de majeur de lui depuis, sauf quelques textes de son recuiol de nouvelles le plus récent... ) et avec constance, surtout) un bon raconteur d'histoires, il sait souvent nous faire tourner les pages, il sait aussi parfois entretenir le suspense, inquièter, voire parfois mettre mal à l'aise, ou méme écoeurer, mais faire peur... C'est assez rare. Pour moi. On trouve quelques bouts réellement effrayants dans Salem (Note du Beaulieu contemporain: Une nouvelle version vient d'en sortir... plus longue, semble-t-il. Cela "craint" un peu ici, pour moi. Pas envie de le relire, et d'être maintenant déçu par un livre que j'ai aimé... ) et The Shining, dans quelques réellement excellentes nouvelles (surtout des novellas d'ailleurs, la vraie "bonne longueur" pour lui) aussi. Mais rien qui ait la force ou le potentiel d'épouvante pure de, par exemple, la scène de l'exploration de la cave"sous le manoir Bowman, avec les cercueils et les cadavres d'enfants, que l'on trouve dans cet excellent livre qu'est La Mémoire du Lac de Joël Champetier, un des grands moments de frayeur du Fantastique Québecois. Quant à King, il est surtout intéressant comme observatewur minutieux, sociologue et anthropologue de l'Amérique des classes pauvres ou moyennes et des ses us, coutumes et mythes, de sa culture populaire, de ses habitants, principalement de ceux de l'extréme Nord-Est des Etats-Unis, dont la ressemblance sur de nombreux traits avec les Québecois est parfois fort troublante (voir, par exemple, dans The Body, et de nombreux autres récits) , sa capacité à créer des personnages crédibles et attachants, des gens dont le destin nous intéresse plus souvent qu'autrement. (Note du Beaulieu contemporain: King serait donc, avant tout, un meilleur écrivain réaliste et surtout "régionaliste" que réellement Fantastique là (Ne parlons même pas de Sf ici, qui fait souvent pitié, je trouve, sauf pour les premiers volumes de The Dark Tower là. Ce n'est pas impossible... En fait, j'y crois de plus en plus... ) Il sait généralement bien construire des atmosphères "brutes" aussi, mais rien à voir avec les "subtilités Jamesiennes (Henry ou Montague R., Gallagheriennes ou Ligotiennes) là Son empathie pour les gens (lire la plupart de ses personnages, même certains mauvais, qui ont parfois de "bonnes excuses ou blessures" mais trop de "faiblesse de caractère" ou "morales" ) et son désir de les comprendre sont ses principaux atouts dans ce domaine, mais pas réellement leur complexité psychologique (Encore une fois, il faut aller plutôt aller voir Gide ou Henry James, si on cherche vraiment quelque chose de solide de ce côté-là, dans ou hors des genres) . Ses idées et ses thèmes ne sont vraiment pas souvent originaux ou particuliérement intéressants, mais il lui arrive d'en tirer des variations qui sont, elles, plus porteuses ou fort dignes d'être retenues. J'ai lu un certain nombre de ses longs récits avec un trés grand plaisir (Prendre, par exemple, Carrie, Salem, une bonne partie de The Shining, la série du Gunsligher, Misery, The Mist, The Langoliers (malgré la fin et la très décevante description des Langoliers eux-mêmes, qui sont alors à hurler... mais de rire... ) , It (Mais encore là, il y a la fin, pas à la hauteur des espérances sucitées au début... ) , The Redemption of Shawshank, ect. , et quelques autres, et qu'il est relativement rare qu'il m'ennuie, sauf depuis quelques années. Il reste que, à mon avis, il ne mérite ni le délire adulateur, ni le mépris souverain dont l'entourent certains... C'est tout. Salutations Amicales.

Un petit intermède. On m'accuse souvent (Et je le fais d'ailleurs très bien tout seul et par moi-même... ) , dans certains cercles, de ne pas vraiment aimer le cinéma. Cela ne me dérange pas beaucoup, je dois l'avouer ici. Mais il reste qu'il m'arrive de voir quelques bons films sensibles et intelligents, assez exceptionnels, et dont j'ai l'impression, à tort ou à raison, que tout le monde devrait les visionner au moins une fois dans sa vie. Vous trouvererez donc ici une petite liste, non exaustive, des oeuvres qui m'ont fait un effet très puisant ou profond ces dernières années, au visionnement desquelles j'ai pris un plaisir considérable, que je peux revoir plusieurs fois avec la méme satisfaction, ou une satisfaction encore plus grande, et que j'inclus sans hésiter dans ma vidéothèque personnelle, bref, mon best of. (Note du Beaulieu contemporain: Évidemment, depuis la rédaction premièere de ce "Magasin" , quelques titres se sont bien ajoutés, mais je ne me sens pas d'en faire la liste aujourd'hui pour compléter im,médiatement la précédente. Et je crois que du temps doit encore passer (ou des revisionnements attentifs) pour voir si ces oeuvres précises tiennent bien encore le coup pour moi. Donc, la suite de cette liste sera pour une autre fois... ) Voici donc leurs titres, en vrac:

The Age of Innocence, The Basketball Diairies, Les Amants du Pont Neuf, Little Buddha, Brave Heart, The English Patient, Le Hussard sur le Toît, Vivre, Adieu ma Concubine, Levez la Lanterne Rouge, La Haine, Un Héros Très Discret, Gulliver's Travels, The Silence of the Lambs, The Last of the Mohican, Little Women, Bleu, Rouge, Le Piano,The Shawshank Redemption, Le Temps des Gitans et Down and Out in London. Et c'est à peu prés tout. Je n'ai mis que ce qui me semblait exceptionnel là, négligeant de très bonnes choses comme Les Trois Frères, Soleil Trompeur, Shangaï Triad, La Fiesta, Blanc, La Reine Margot, Courtepointe Américaine, Sense and Sensibility, Underground, Madison County, Usual Suspects, Howard's End, In the Name of the Father, The Remains of the Days, Salé, Sucré, Urgha qui sont tous excellents mais pas complètement ou totalement réussis, pour moi, et d'autres choses, que je considére surtout comme des essais trés intéressants, comme Pulp Fiction, Twelve Monkeys ou La Cité des Enfants Perdus, sans en vouloir en diminuer les nombreux et solides mérites de quelque manière que ce soit. Quelques remarques quand même... On ne trouve pas dans cette premièere liste beaucoup de blockbusters aux guichets et un seul film est susceptible de se rattacher quelque peu à la SF et au Fantastique ce qui est étonnant quant on sait, et peut constater, que un bon quart ou tiers des oeuvres produites chaque année en relèvent bien. Même s'il y a là des choses qui ont été fort primées ou reconnues (Je m'en excuse presque, n'en suis pas responsable, et je "ne vole donc pas au secours de la victoire" , même si j'en ai parfois un peu l'air pour un regard trop rapide ou innatentif... ) , on en trouvera aussi qui le sont beaucoup moins. Une très forte proportion de ces films sont des adaptations, -- souvent très bonnes et fidèles, ce qui est plus que fort rare -- d'oeuvres littéraires antérieures. Voilà qui, me semble-t-il, en dit beaucoup sur le niveau habituel des scénarios "originaux" d'aujourd'hui (si on doit autant puiser dans des oeuvres déjà publiées pour trouver des histoires solides et de bonnes tenue, capable d'intéresser les gens en dépit du traitement terrible -- et du "nivelage par le bas" , le plus souvent -- qu'on leur fait parfois subir) et de ceux qui les écrivent en général, sinon dans le particulier, pris qu'ils sont dans l'énorme machine -- où tout le monde, du producteur, au réalisateur, aux acteurs, aux commanbditaires, a son mot à dire, petit ou grand -- qu'est devenu une indutrie comme le cinéma des "majors" (Celui des "indépendants étant plus à même et libre de prendre quelques "risques" parfois... ) de notre époque. Plus de la moitié des films que je mentionnent ne sont d'ailleurs pas des films anglo-saxons et, parmi ceux qui le sont, un bon nombre ont été tournés avec des équipes (réalisateurs, scénaristes, comédiens, caméramens) disons, "internationales" , ou encore réalisés en Angleterre ou en Australie (pays qui font un cinéma plus personnel et assez différent du cinéma Américain, je trouve) , avec souvent, pour les Britanniques, ce que j'appelle "la maniére anglaise" ... Autant pour les grosses machines hollywoodiennes... Il n'y pas non plus beaucoup de "cinéastes à la mode" dans cet ensemble. Mais on peut y retrouver 3 français, 2 italiens, 1 australien, une néo-zélandaise, 1 polonais, 1 chinois, 1 yougoslave (à défaut d'étre un peu plus précis pour sa nationalité... ) et méme 1 anglais. Là aussi, je crois que cela parle... Voilà, précipitez-vous pour visionner tout cela, vous ne devriez pas le regretter selon moi.





Ecrit par René Beaulieu, le Dimanche 16 Octobre 2005, 22:49 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Carfy
17-10-05 à 12:29

[quote]j'espère que vous êtes toujours à l'antenne[/quote]

Bien sûr que pour ma part je suis toujours à l'antenne. Héhé!
Je viens faire mon tour presque à tous les jours.

Intéressant ce que tu écris sur B.R. Bruss, entre autres.
J'avais d'autres auteurs fétiches de cette époque du Fleuve Noir,
coll. Angoisse : Kurt Steiner, Pierre Suragne (quoiqu'il n'ait
écrit que 2 romans pour FN et 2 autres en chantier et parus plus tard
dans la collection Horizons de l'Au-delà) et, bien sûr, Marc Agapit
le bizz

 
clifford
18-10-05 à 02:04

Re: Le Magasin Des Désirs Du Coeur 3 Et Fleuve Noir Anticipation

Salut cher Pierre.

Tout d'abord, bien désolé mais cette livraison précise (Le Magasin Des désirs Du Coeur 3) n'est pas encore complètement mise en ligne. Je continue à ajouter du matériel que je n'ai pas eu le temps de mettre la dernière fois...

Je m'en excuse, et m'efforce d'y remédier, dès que j'ai un peu de temps à ma disposition pour cela.

Pour le reste, je partage assez ton point de vue sur la plupart des auteurs du FN que tu cites. J'ajouterais Carsac et s'autres, plus tard venus...

>Intéressant ce que tu écris sur B.R. Bruss, entre autres.
J'avais d'autres auteurs fétiches de cette époque du Fleuve Noir,
coll. Angoisse : Kurt Steiner, Pierre Suragne (quoiqu'il n'ait
écrit que 2 romans pour FN et 2 autres en chantier et parus plus tard
dans la collection Horizons de l'Au-delà) et, bien sûr, Marc Agapit

Ceci dit, ce que tu écris sur Suragne m'étonne un peu là. Il en a fait d'autres, il me semble bien, et ceux sous le nom de Pelot, en plus. L'homme est bien sympathique et j'ai échangé quelques messages avec lui, il y a de cela quelques années. C'est "resté pris" dans un de mes anciens ordinateurs qui ne marche vraiment plus, très malheureusement, mais je "récupèrerai" tout cela un beau jour. Ceci dit, peut-être parles-tu ici d'une "période temporelle bien spécifique" du Fleuve Noir Anticipation et, dans ce cas, tu aurais raison alors...

En passant, Philippe Ward et Jean-Marc Lofficier ont relancé une collection "dans l'esprit des anciens Fleuve Noir Anticipation de la Période Blanche là, en plus moderne. Cela s'appelle, bien à propos, les Éditions Rivière Blanche. Et ils ont des auteurs qui ont été souvent intéressants: Andrevon, le Bussy et d'autres... Fais donc une petite recherche sur Google pour Rivière Blanche et tu devrais trouver leur site. Ils ont déjà publié près de 30 titres en seulement quelques mois. Une belle surprise, je trouve...

Et merci de venir faire une petit tour très régulièrement... ;-) C'est bien apprécié. ;-)

Amitiés.
René.


 
Carfy
18-10-05 à 20:02

Re: Re: Le Magasin Des Désirs Du Coeur 3 Et Fleuve Noir Anticipation


[quote]Ceci dit, ce que tu écris sur Suragne m'étonne un peu là. Il en fait plus, il me semble bien, et ceux sous le nom de Pelot, en plus. L'homme est bien sympathique et j'ai échangé quelques messages avec lui, il y a de cela quelques années.[/quote]

Oh mais je causais seulement de la collection Angoisse, le Suragne fantastique. Bien sûr qu'il a aussi puplié tout un tas de bons petits romans au Fleuve Noir Anticipation. Mais je crois que le meilleur de sa production reste encore ses romans publiés sous son vrai nom de Pelot. Bordel! Cet homme a publié autour de 200 romans depuis son premier titre "Western" du temps de marabout Junior. A croire qu'il passe son temps à écrire.

Et puis, Pierre Pelot demeure pas très loin de chez moi dans les Vosges. Héhé! Par ailleurs, très bientôt, mon épouse et moi (pas encore habitué de l'appeler ainsi, "épouse") comptons y faire un tour ...dans les Vosges. Mais je serais trop timide pour lui rendre visite. Et puis je ne saurais pas quoi lui dire. J'aurais l'air d'un fan béat devant lui.
http://ppelot.club.fr/index.htm

Wouaaaaaah! J'avais oublié Andrevon. Il a aussi fait de "bonnes choses".
http://jp.andrevon.com/

Étonnant, ces deux écrivains sont aussi illustrateurs. :)

 
clifford
18-10-05 à 22:16

Re: Le Magasin Des Désirs Du Coeur 3 Et Fleuve Noir Anticipation

Salut cher Pierre.

Je n'avais pas compris que tu ne parlais que des Angoisses là, bien désolé.

Tu as donc bien raison ici.

Et je pense que tu devrais lui écrire, et peut-être aller le voir, tout de même là, s'il est d'accord, bien entendu.

Tu finirais bien par te "dégeler" à un moment donné... ;-)

Je regrette suffisammentr, pour ma part, de n'avoir jamais rencontré Sturgeon.

Tu ne devrais pas refaire mon erreur ici, je pense...

Amitiés.
René.

 
Jean-Élisabeth VonApril
16-02-06 à 22:12

Re: Re: Le Magasin Des Désirs Du Coeur 3 Et Fleuve Noir Anticipation

Et les romans d'Agapit, eux, ça se trouve encore ? Je parle des vieux Fleuve Noir, bien sûr.

 
clifford
17-02-06 à 04:13

Re: Re: Re: Le Magasin Des Désirs Du Coeur 3 Et Fleuve Noir Anticipation

Salut... euh, pseudonyme fort bien camouflant et agitant des noms bien très oxymoristes... ;-)

Je pense bien que oui... , mais en usagé, bien entendu!

Tu en cherches? Je ne crois pas en avoir dont je me débarrasse, en ce moment,... , mais il me faut vérifier là...

Ceci dit, tu peux me faire une petite liste, des fois que j'en verrais...

Merci du commentaire.

Aimables Salutations.
René


 
Anonyme
26-04-06 à 23:02

Re: Re: Re: Re: Le Magasin Des Désirs Du Coeur 3 Et Fleuve Noir Anticipation

Oups ! Désolé du délai ! Réponse deux mois plus tard ! J'avais complètement oublié ce message !

Donc, oui, je recherche certains romans de Marc Agapit, plus spécifiquement des titres comme :

NUITS ROUGES

PUZZLE MACABRE

LE VISAGE DU SPECTRE

OPÉRA DE LA MORT

COMPLEXES

GUIGNOL TRAGIQUE

LE VOYAGE EN ROND

et quelques autres (il faudrait que je vérifie à la maison)

Je recherche aussi de vieux polars d'André Héléna.

Merci de donner suite !


 
clifford
14-05-06 à 16:56

Re: Re: Re: Re: Re: Le Magasin Des Désirs Du Coeur 3 Et Fleuve Noir Anticipation

Chger correspondant,

Je n'ai pas présentement les ouvrages que vous mentionnez dans mes stocks mais, comme les Fleuve Noir Angoisse ne sont pas si rares que cela au Canada (Il eut des tirages imposants de ses livres réservés exclusivement à la vente ici, à l'époque... ) , eje garderai l'oeil bien ouvert pour vous et vous aviserez, sur ce blog ou à votre adresse électronique personelle, si je trouve que chose pour vous.

Merci de votre réponse.

Bien à vous.
René